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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 14:07

Les résultats de l’élection présidentielle au Congo devaient être annoncés officiellement hier, mais la proclamation a finalement été reportée à aujourd’hui. Comme il l’a annoncé et promis à son camp, le président sortant Denis Sassou-Nguesso, 66 ans - dont déjà 25 passés à la tête de ce pays pétrolier d’Afrique centrale - devrait sortir gagnant d’un scrutin joué d’avance. Son principal rival et ancien ministre des Finances, Mathias Dzon, avait appelé au boycott du scrutin, avec cinq autres candidats, pour protester contre un fichier électoral «gonflé à volonté».

De fait, le chiffre le plus attendu est sans doute celui du taux de participation. La grande majorité des bureaux de vote sont restés vides dimanche. A Brazzaville, la situation était identique dans les quartiers nord, fiefs historiques de Sassou-Nguesso, comme dans les quartiers sud : les assesseurs des bureaux se sont ennuyés ferme. Depuis la présidentielle de 1992, «c’est la première fois [qu’une élection] se passe comme ça. Dans le passé, les gens se bousculaient», s’étonnait le président d’un bureau. D’après les résultats obtenus dans les centres de vote visités par les 12 observateurs de la Communauté économiques des Etats d’Afrique centrale, «un taux de plus de 20 % n’est pas réaliste et même surévalué», estime Pierre Athomo Ndong, chef de la délégation.

Dès la fermeture des bureaux, Dzon et ses alliés, qui dénoncent des fraudes, ont pointé un «taux d’abstention record de 90 %». Mais aussitôt, les autorités ont salué un «vote massif», créant la polémique. Lundi, Raymond Mboulou, le ministre de l’Administration du territoire, indiquait que le taux serait supérieur à 50 %. Et d’expliquer qu’il n’y avait pas eu «affluence» grâce à la bonne organisation du scrutin, l’objectif étant de «faire en sorte que les Congolais ne s’attardent pas devant les bureaux». Le camp de Sassou-Nguesso ne semble pas prêt à reconnaître que son candidat a été mal élu, quitte à modifier quelques chiffres. Mathias Dzon et ses alliés, qui ont appelé «l’opinion nationale et internationale (à) faire constater l’illégitimité de Denis Sassou-Nguesso», n’ont guère de chance d’être entendus. Richard, un chauffeur de taxi de la capitale, fait partie de ceux qui n’ont pas voté : «Je savais, qu’on le veuille ou non, que le président sortant serait réélu. Pourquoi, dans ces conditions, perdre mon temps à aller voter ?» Libération

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